LunaJets se classe 3eme au général du World Match Racing Tour
Samedi soir, au retour pontons à Lelystad, les sourires se lisent sur les visages de Mathieu Richard, Olivier Herledant, Pascal Rambeau et François Verdier, deuxièmes la veille de la phase de qualification, avec huit victoires au compteur pour seulement trois défaites (dont une face à Williams, déjà…). Le quatuor tricolore vient de remporter le premier match de la demi-finale qui l’oppose à GAC Pindar, quelques heures après avoir dompté les velléités du jeune – et prometteur – Arthur Herreman, leader de l’autre équipage français en lice aux Pays-Bas. Ian Williams, auteur lui jusqu’ici de performances en demi-teinte, fait grise mine. Vainqueur sur le « Phil » de Robertson (Waka Racing) en quart de finale (3-2), le skipper de l’équipe britannique et son physique colossal semblent à l’étroit à bord du Maxfun, frêle embarcation de 25 pieds choisie comme support de cette première édition de la Dutch Match Cup. Tout le contraire du longiligne Mathieu Richard, agile et déterminé. Mais dimanche matin, patatras… Envolée la sérénité, le skipper français et ses équipiers s’emmêlent les pinceaux au cours des trois matchs disputés et se tirent "une balle dans le pied", des dires du principal intéressé. Ian Williams et ses hommes l’emportent 3-1 et foncent vers la finale, la grande. Sous le coup de la déception, l’équipe LunaJets s’incline ensuite dans la petite, face au Team Gilmour. Cruel scénario.
Mathieu, quel goût vous laisse cette quatrième place à Lelystad ?
« On l’a vraiment en travers de la gorge ! Malheureusement, on est complètement passé à côté de notre sujet hier, alors que c’était la journée décisive, celle où il fallait élever notre niveau de jeu. Ça a été la catastrophe… »
Y-a-t-il un blocage psychologique face à Ian Williams et son équipe, ou sont-ils tout simplement plus forts ?
« Il y a quelque chose… Quoi ? Je ne sais pas exactement ! Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont forts. Ce n’est par hasard qu’ils se retrouvent en finale de chaque épreuve cette année. Mais au risque de me répéter : ils sont battables. Ils l’étaient encore plus cette fois-ci. Intrinsèquement, nous étions plus à l’aise qu’eux sur ces petits bateaux. Mais hier nous avons vécu une journée sans. Personnellement, je n’avais pas de bonnes sensations. On a réalisé trois mauvais départs et commis des boulettes dont on n’a pas l’habitude. On s’est tiré une balle dans le pied en ne naviguant pas à un niveau suffisant pour les battre. »
Jusqu'ici vous aviez pourtant été quasi impériaux…
« Oui, on a fait une très bonne semaine. On a bien travaillé et trouvé les clés avec notre coach, Bertrand Pacé, pour bien faire avancer ces bateaux. Jusqu’à samedi soir, on a navigué proprement. Ensuite, tout s’est écroulé comme un château de cartes. C’est dur à avaler. Il reste quand même du positif dans tout ça : c’est notre quatrième demi-finale sur cinq manches. C’est un beau parcours, mais on aimerait être moins loin des leaders. »
Avec 26 points de retard sur GAC Pindar, faites-vous une croix sur le titre mondial ?
« Ils sont bien détachés, c’est clair. Après, mathématiquement, c’est encore jouable, d’autant qu’il faudra retrancher les points des deux plus mauvais résultats au classement final. On va attaquer la prochaine épreuve aux Bermudes avec l’ambition de se rapprocher d’eux avant la finale en Malaisie. En tout cas, on ne lâchera pas ! »
// WORLD MATCH RACING TOUR - classement général :
1. GAC Pindar (Ian WILLIAMS - GB) : 116 pts
2. USone (Taylor CANFIELD - ILV) : 98 pts
3. LunaJets (Mathieu RICHARD - FRA) : 90 pts
4. Hansen Sailing Team (Björn HANSEN - SUE) : 71 pts
5. Team Alpari FX (Keith SWINTON - AUS) : 66 pts